La correspondance

lettres Le dossier de la correspondance d’Arthur Heulhard est constitué de 350 lettres et documents inédits provenant du Château de Bordeaux (Seine et Marne) récupérés, après un incendie qui s’était déclaré dans les combles le 15 juin 1966, par M Eberhart, conservateur du musée de Lagny-sur-Marne et donnés à la BNF au département de la musique.
Heulhard gardait toute sa correspondance, le moindre bout de papier portant une information sans valeur a été conservé ; toutes ces lettres ont été retrouvées dans leurs enveloppes. Malheureusement le Château a été pillé à maintes reprises et incendié et la mémoire de cette demeure et de son hôte a été, en grande partie, effacée. Ces courriers ont été répartis d’une manière un peu anarchique par la BNF entre différents départements. Cette correspondance composée de lettres, de petits mots, de lettres de remerciements, parfois une simple carte de visite d’un comédien ou d’un homme politique, toutes ces informations, si infimes soient-elle parfois, nous permettent de reconstituer, en partie, l’environnement culturel dans lequel vivait Heulhard et ainsi de dessiner un contour plus exact de sa personnalité.
Esprit brillant, son humour, son indépendance d’esprit et sa générosité sautent aux yeux à travers ces écrits.
De nombreux courriers émanent des collaborateurs du Moniteur du Bibliophile; ils sont conservés à la Bibliothèque de l’Arsenal. Les lettres de musiciens ou ayant trait à la musique sont conservées au département de la musique de la BNF; certaines ont été numérisées et sont disponibles sur Gallica mais beaucoup d’entre elles sont dans les cartons de la réserve.
Heulhard a toujours été un chercheur passionné par l’histoire de Paris, il avait fait de nombreuses recherches, en particulier pour son livre sur la Foire Saint Laurent, qui l’avaient conduit à la Bibliothèque Carnavalet. Comme le raconte Paul Lacombe, dans son opuscule sur Jules Cousin: «...il me faudrait nommer tous les amateurs de l’ histoire de Paris, si je voulais rappeler le nom de tous les assidus de cet heureux séjour: F. Bournon, l’abbé Dufour, Edouard Fournier, J. Guiffrey, A. Heulhard, F. Hoffbauer, Paul Lacroix, Edgar Mareuse, Montaiglon, Ch. Read, Maurice Tourneux, Ed. Tricotel, et tant d’ autres qu’ attiraient les premiers trésors de la Bibliothèque, l’ aménité de son conservateur et l’ obligeance du fidèle Colback, toujours prêt à satisfaire aux exigences des lecteurs...etc.» C’est à ces hommes de lettres, amoureux du Paris ancien, qu’Heulhard fit appel lorsqu’il créa avec Jules Noriac, le Moniteur du Bibliophile (1878-1880).
Les correspondants sont essentiellement des écrivains, des journalistes, des bibliothécaires, dont le fameux Jules Cousin, mais également Anatole de Montaiglon, Bonnardot, Daniel Bernard, Charles Monselet, Gustave Mouravit...
Quelques lettres très personnelles de G Calmette, datant du début de l’année 1896, où il demande à Heulhard d’intercéder en sa faveur auprès de M. Georges Prestat, dont il souhaite épouser la fille.
Nous avons découvert dix-neuf lettres, d’un grand intérêt, de Charles Heubès, architecte de la ville de Paris, qui avait été engagé par Heulhard pour collaborer à la réalisation de son projet du Vieux-Paris pour l’Exposition Universelle de 1900. Ces documents, inédits, nous ont permis de reconstituer la chronologie de cette entreprise qui vit le jour en 1900, et qui, jusqu’à présent, était attribuée exclusivement à l’illustrateur, Albert Robida. Quelques courriers d’Alfred Picard, Commissaire général de l’Exposition Universelle, et du Baron Robert Oppenheim, viennent renforcer cette démonstration.
Des lettres d’amis tels que César Daly, mais également Raoul de St Arroman, qui, en début de carrière, est constamment en difficulté financière et qui supplie son ami Arthur de l’aider.
On trouve également des correspondances d’une chanteuse d’opéra qui demande l’appui d’Heulhard pour chanter à Paris, de Raoul Gunsbourg, directeur de l’opéra de Monte Carlo, de Louis Mayer, chef de cabinet du Prince de Monaco, de Gaudemar, Administrateur général de l’Opéra Comique, du musicologue Adolphe Jullien, d’artistes, peintres, sculpteurs et marchand d’art dont celles de Zacharie Astruc. Malheureusement, les lettres d’Astruc ne sont pas datées, mais on peut les situer aux alentours de 1872-1873, avant la première grande exposition des peintres impressionnistes à laquelle il participa en 1874. A cette époque là, il semble assez proche du succès, mais n’a aucun moyen financier et sollicite l’aide de son ami, dans son périlleux projet.
On découvre également, des petits mots, toujours très humoristiques, de son ami Paul Poirier, chirurgien et professeur d’anatomie, avec lequel il avait participé au Concert clandestin donné dans les catacombes le 2 avril 1897. Des lettres d’Emile Gautier, de Pierre Giffard, du temps où il travaillait au Gaulois en 1880, de John Grand-Carteret, qui souhaitait travailler pour le Henri IV lorsque Heulhard y fut rédacteur en chef ; mais aussi d’Armand Silvestre, d’Edmond Stoullig qui lui propose de faire des chroniques au Télégraphe. Le 26 janvier 1880, il est admis à l’unanimité à la Société des Gens de Lettres.
Enfin en février 1881,Véron propose à Heulhard de collaborer à la revue l’Art.
Ces documents vont de 1869 à 1900. Pour des raisons pratiques ces lettres sont classées par ordre alphabétique.

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